La présence, pour la deuxième année consécutive sur cette commémoration, des élèves de seconde et de terminale de
la classe défense du lycée Pasteur prouve que certains jeunes s’impliquent dans le « plus jamais ça ».
La cérémonie, consacrée au recueillement et à la mémoire des déportés, s’est déroulée ce vendredi en fin de matinée à la chapelle de la Citadelle de Besançon. Parmi les autorités officielles, les élus et les représentants de la communauté judaïque, on
retrouvait des élèves du lycée Pasteur.
Parmi les élus, autorités militaires et civiles, les représentants des associations de déportés, ceux des anciens combattants et victimes de guerre, les descendants des Justes, Marc Dahan, membre de la communauté juive de Besançon, a d’abord salué « la dimension symbolique du lieu où nous nous trouvons, la chapelle Saint-Etienne de la Citadelle, à quelques pas seulement des poteaux d’exécution de nombre de résistants francs-comtois, tout proches du musée de la Résistance et de la Déportation qui a rouvert ses portes le 8 septembre dernier, après trois années de travaux et une refonte complète de sa muséographie ».
Il y a 79 ans, presque jour pour jour, le 27 janvier 1945, un jour de shabbat comme ce vendredi 26 janvier 2024, les soldats de l’Armée rouge soviétique libéraient le camp d’Auschwitz Birkenau. Il n’y restait qu’environ 7 000 personnes, des survivants incapables de marcher, abandonnés là par les nazis, alors que les autres, qui dépassaient les 60 000 détenus, avaient
été contraints à se lancer sur les routes à travers les « marches de la mort ».
• Prendre conscience
La libération des camps de concentration nazis n’était pas un objectif des Alliés pendant la 2e Guerre mondiale. Mais en avançant à travers l’Europe entre 1944 et 1945, ils ont découvert l’horreur. Aussi, la délivrance de ces survivants, hommes, femmes, enfants « coupables » de ne pas être de la bonne ethnie ou religion et condamnés à mort pour cela, était-elle devenue une
priorité humanitaire et morale pour ces troupes et leurs états-majors.
« Aujourd’hui, les témoins ont presque tous disparu », souligne Marc Dahan. « La recrudescence de l’antisémitisme ces dernières années en France et son explosion dans le monde entier depuis l’abominable attaque terroriste du 7 octobre en Israël nous forcent à nous interroger sur les autres persécutions qui ont eu et ont toujours lieu dans le monde. C’est pourquoi il est impératif de prendre conscience que l’enjeu éducatif revêt une importance cruciale pour obtenir des changements de mentalité durables. »
La présence, pour la deuxième année consécutive sur cette commémoration , des élèves de seconde et de terminale de la classe défense du lycée Pasteur prouvent que certains jeunes s’impliquent dans le « plus jamais ça ». Après les discours et la minute de silence, nombre d’entre eux a lu des extraits de lettres de déportés. Puis ont écouté, comme le reste de l’assistance, les notes vocales poignantes de Nathalie Weksler sur un chant yiddish et un autre en hébreu, hommages aux âmes sacrifiées.